Des étudiantes de la filière nucléaire du Cnam à l’honneur
8 mars 2023
Petit tour d’horizon de la question pour commencer…
« Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». Telle est la thématique de l'édition 2023 de la Journée internationale du droit des femmes. Selon l’agence onusienne à l’origine de ce choix, l’éducation numérique constitue une approche active en termes d’égalité des sexes, à même de sensibiliser davantage les femmes (et les filles) à leurs droits et à leur engagement civique partout sur la planète.
Au-delà du thème annuel, le 8 mars est l'occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans le monde : fêter les victoires et les acquis ; faire entendre les revendications ; améliorer la situation globale et donc les situations en particulier. C'est aussi un moment propice pour faire le point de la participation des femmes à la vie politique et économique.
Les filles dans les filières scientifiques
Au lycée, dans les enseignements de spécialité Numérique et sciences de l’informatique et Science de l’ingénieur, la part des filles, aujourd’hui encore, ne constitue respectivement que 10 et 13% des inscrits au bac. Pour l’université publique, si la parité chez les étudiants se rapproche de l’égalité, les femmes sont toujours minoritaires dans les filières scientifiques. Pour les écoles d’ingénieurs et les classes préparatoires aux grandes écoles, la part des filles représente 26% des effectifs, un chiffre qui n’a pas bougé en dix ans !
Les causes de ces chiffres sont multiples : le taux de chômage des femmes est plus élevé que celui des hommes pour le même niveau de diplôme trois ans après la formation ; certains stéréotypes perdurent aussi, dans le genre « les filles ne sont pas faites pour les maths » ; les familles sont souvent un frein : seulement 33% des filles sont encouragées à se diriger vers les métiers du numérique. Autre motif, le sexisme. 53% des femmes en école d’informatique l’ont déjà éprouvé : remarques désobligeantes, blagues au sujet de leurs compétences, et parfois même harcèlement sexiste, voire sexuel.
Dans le monde de la Tech et du numérique, on a vite oublié que le premier programme informatique fut inventé par une femme. Eh oui ! C’est la comtesse anglaise Ada Lovelace qui a écrit le tout premier programme informatique en 1843.
Et au Cnam ?
Le Conservatoire n’échappe pas à la règle, mais il y a tout de même des raisons d’être optimiste. Un exemple avec le diplôme d’ingénieur Génie nucléaire en apprentissage : 8 filles sur 27 en 1ère année, 9 sur 25 pour la seconde et 3 sur 11 pour la troisième. Peut mieux faire, certes, mais les choses se sont déjà bien améliorées.
Nous vous proposons ci-contre le témoignage vidéo de trois élèves (filles, évidemment) de la promotion actuelle (2e année) du diplôme d’ingénieur Génie nucléaire en apprentissage ainsi que celui d'Emmanuelle Galichet, leur professeure, enseignante-chercheure en physique nucléaire au Cnam, et désormais bien connue pour ses interventions et ses éclairages sur le sujet dans de nombreux médias nationaux.